Tomas Verger interviendra le mercredi 22 mai 2024 :
Si, selon Freud, dans la psychose, le moi se coupe de la réalité dès le premier temps pour
créer le délire comme nouvelle réalité dans un second temps, peut-on affirmer que la
suppléance qu’une psychose non déclenchée pourrait atteindre, serait installée dès le premier
temps ? Si le délire équivaut à la réparation qui s’installe dans le deuxième temps après les
effets du déchaînement lui-même, on pourrait conjecturer que la suppléance installée dès le
premier temps, pourrait donner lieu à une autre forme de stabilisation. Disons alors que si la
suppléance répare l’erreur du nœud de telle sorte que le déclenchement n’a pas eu lieu, nous
pouvons supposer qu’il s’agit d’une réparation qui n’a pas lieu après coup, c’est-à-dire après
le déclenchement, mais qu’il s’agit d’une réparation dont la fonction vise à atténuer la
désintégration, disons aussi le désordre, de telle sorte que le déclenchement ne se produit pas.
Le contrepoint se situe entre Schreber et Joyce. Dans le cas du premier, il y a une réparation
qui a lieu dans le second temps, chez Joyce, il s’agit d’une réparation qui – il convient
d’utiliser le passé – n’a pas donné lieu au déclenchement. C’est ici que le toxique peut remplir
cette fonction.