Avec Laure Naveau, invitée
Liens sociaux toxiques : considération sur un cas d’addiction sans objet
Luis Iriarte
Lors de la prochaine soirée du TyA – L’Envers de Paris, nous allons examiner un cas clinique où l’addiction se présente sans un objet apparent. En 2011, J.-A. Miller a manifesté que « toute activité peut devenir drogue »1. Cette citation nous permet de capter que ce qui est addictif n’est pas seulement l’objet-drogue comme tel, mais qu’il y a aussi quelque chose de toxique chez l’être parlant. Freud l’avait déjà remarqué, dans Le malaise dans la civilisation, lorsqu’il affirme : « Il doit d’ailleurs se former dans notre propre chimisme intérieur des substances capables d’effets semblables, car nous connaissons au-moins un état morbide, la manie, où un comportement analogue à l’ivresse se réalise sans l’intervention d’aucune drogue enivrante »2. En ce sens, nous pouvons nous demander quel est l’objet-toxique lorsqu’une addiction se présenté sans objet ? Est-il possible de parler d’un lien social toxique ? Nous essayerons de donner une réponse pendant la soirée du 20 Mars 2017.
1 Miller, J.-A, « Les prophéties de Lacan », Le Point, Édition du 18/02/2011, disponible dans: http://www.lepoint.fr/grands-
2 Freud, S., Le Malaise dans la civilisation, 1930.
Ségrégation et camp de concentration
Gabriela Pazmino
Le camp de concentration (à distinguer du camp d’extermination) est une forme de ségrégation dont l’origine remonte aux guerres coloniales anglaises du début du XXème siècle (Loir, 1902/1919).[1] Pratiquée à grande échelle durant la seconde guerre mondiale, le phénomène de concentration ne disparaît pas, mais fait l’objet de remaniements dans la période de l’après-guerre, assurant durablement le sentiment de division sociale. Pourtant, une distinction entre la notion de ségrégation et le camp de concentration s’avère être nécessaire. Nous pouvons considérer qu’un malentendu entre ces deux concepts amène vers le paradoxe que Lacan aborde en 1970 : plus on vise à supprimer la ségrégation par l’homogénéisation d’un groupe, plus on favorise la formation du camp de concentration. (Lacan, 1970/2001).[2]
[1] Loir, M. (1902/1919). Souvenirs de la guerre Sud-Africaine de 1902. Recueil des publications de la Société havraise d’études diverses. Rétabli: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55448877/f17.
[2] Lacan, J. (1970/2001c). Préface à une thèse. Dans Autres écrits. (393-402). Paris : Le Seuil.