À-travers la clinique et la théorie lacanienne, nous aborderons les passions qui dérivent de la prise des sujets dans la langue. La langue « fasciste », selon Barthes ! Figures de la liberté et de l’esclavage, la clinique s’avérera la politique ; et réciproquement.
Clinique :
« Avant, je n’étais pas né au langage », par Coralie Haslé
Coralie Haslé nous présentera le cas d’un patient reçu en institution après une hospitalisation en psychiatrie suite à un effondrement dépressif majeur accompagné d’alcoolisations importantes. Il s’agit d’un homme qui n’a pas accès à la langue commune, rien ne semble lui avoir été transmis. L’auto-dépréciation est au premier plan, il ne peut pas faire récit. À-partir de l’intérêt de l’analyste pour des objets culturels qu’il va commencer à investir, ils vont réussir à faire conversation ; et à-partir d’un transfert parfois agressif, le patient va pouvoir supporter un peu mieux sa langue et l’apprivoiser.
On pourra sûrement discuter autour des questions de haine de soi et d’indignité ou pas chez cet homme.
Théorie :
La jouissance de l’esclave, par Mauricio Rugeles Schoonewolff
Le mot « addiction » vient communément designer des comportements répétitifs qui produisent une sensation de plaisir, ou plutôt du « plaisir dans le déplaisir. » Etymologiquement, ce mot vient du mot latin addictus, un adjectif qui vient de addicere, et qui veut dire attribué par décret [dicere – dire]. Si dans la loi romaine ceux qui ne pouvaient pas payer des dettes tombaient dans l’esclavage, c’est-à-dire ils étaient adscrits, attribués, « ad-dits » à quelqu’un. De cette manière l’esclavage est associé par métaphore à l’addiction. Lacan a beaucoup réfléchi sur l’esclavage et la figure de l’esclave, tout en essayant de comprendre quelque chose sur la jouissance. Dans ce texte, je cherche de reconstruire le lien entre la jouissance et l’esclavage chez Lacan, pour en tirer des conséquences dans le champ de la clinique des addictions.