Samedi 16 janvier 2016 / 09h30-12h30
Considérées à partir de l’hypothèse de l’inconscient, les demandes des toxicomanes indiquent qu’ils ne savent pas bien pourquoi ils s’adressent à une institution ou en privé. Ils ne savent ni vraiment à cause de quoi, ni vraiment dans quelle perspective ils viennent. L’objet de leurs demandes, « arrêter la drogue », « avoir une vie normale », « trouver un appartement », « se soigner », … et la difficulté d’interroger celles-ci, par exemple, à partir de la durée de leur consommation (souvent plus de dix ans), témoignent de leur rapport particulier au langage et au savoir.
Cette situation de départ suscite plusieurs questions.
A quelle place les toxicomanes mettent-ils l’intervenant ou l’analyste ? C’est la question de la nature du transfert. Lui supposent-ils un savoir ? Lui supposent-ils un savoir-faire ? La place à laquelle les toxicomanes mettent l’intervenant pourrait n’être articulée ni au savoir, ni au savoir-faire ; mais quelles seraient ses coordonnées ?
De quelle place l’intervenant ou l’analyste répond-il ? La position de la plupart des toxicomanes dans le transfert – inversé, comme nous le disons dans notre jargon – lui indique de ne pas incarner le sujet supposé savoir. La dimension du savoir-faire introduit un abord pragmatique du problème ; elle invite l’intervenant à repérer sur quoi porte le savoir-faire qui lui est imputé (la drogue, ou ce qu’elle « traite » ?) ; cette dimension l’invite aussi à ne pas confondre supposition et suggestion, à ne pas imposer son « bricolage », qui ne vaut que pour lui, et une façon de se débrouiller que chaque sujet a à inventer. Enfin, le rapport particulier du toxicomane au langage et au savoir, qu’il y aurait aussi à définir, pourrait contraindre l’intervenant à supporter de ne pas savoir la nature du transfert, et à y aller quand même… sans filet.
Samedi 16 janvier 2016 de 09h30 à 12h30 (accueil à partir de 09h00)
Local de l’ACF-Belgique / 16 rue Defacqz / 1000 Bruxelles
Participation aux frais 10 euros
Pour s’inscrire et obtenir le document de travail, écrire à Jean-Marc Josson : jmjosson@scarlet.be