L’Académie de Médecine et les traitements de substitution : la sombre impasse de l’obscurantisme…
Depuis 1996, la buprénorphine Haut Dosage peut être prescrite par tout médecin en cas de dépendance majeure aux opiacés et délivrée en pharmacie d’officine. C’est un traitement de première intention, inventé par des généralistes, dans le dialogue avec leurs patients dépendants d’opiacés dont il a révolutionné l’accompagnement. Avec la méthadone, il a permis une spectaculaire réduction des overdoses, un contrôle des épidémies de VIH et d’hépatite C tout en contribuant à l’insertion socio-familiale des usagers. Dès le début, les professionnels se sont attachés à réduire le mésusage auquel, comme d’autres traitements, il donne lieu. Ils ont adapté règles et pratiques, tout en en préservant son apport majeur qui repose sur sa libre prescription en première intention.
Une récente dénonciation de l’Académie de Médecine fait de ce modèle un échec que rien ne corrigerait : c’est faux, l’échec, c’était la précédente situation.
Elle comporte des erreurs majeures : c’est dangereux, et ses propositions aggraveraient le coût pour la société et les conséquences pour les usagers.
Elle promeut une approche obscurantiste et idéologique : c’est affligeant, car elle ignore l’expérience acquise par des médecins qui ont choisi de soigner.