Bénédicte Jullien* a rencontré Marie-Hélène Brousse, psychanalyste à Paris, membre de l’ECF et de l’AMP, directrice en chef de la Revue de l’ECF La Cause du Désir, au sujet du dernier numéro de la Revue La Cause du désir dont le titre est « L’expérience des addicts ». Dans cet entretien Marie-Hélène Brousse explique pourquoi les addictions sont le nom du symptôme contemporain. En passant par les objets divers, les substances, la religion cet entretien donne un aperçu de ce qui se loge dans les dits « paradis artificiels »: il s’agit d’une expérience qui « libère de tout le reste ».
* Bénédicte Jullien est psychanalyste à Paris, membre de l’ECF et de l’AMP, responsable du site web de l’Ecole de la Cause Freudienne.
Bonjour, n’y a -t-il que le système capitaliste et son mode de consommation que vous incriminez qui serait responsable des produits, des addictions, et des dogmes ou idéologies, peut-être que adhérer à une pensée ou même à un fait religieux, qui n’est pas destructif, n’est pas une forme d’addiction, si nous restons libres de nos choix ?
Bonjour, n’assimilez vous pas trop radicalement la consommation que vous attribuez au système capitaliste, mais qui concerne toutes les sociétés, à l’addiction. Or si nous consommons avec du sens les produits et productions qui font pour nous sens, nous sommes libres, car l’acte devenant volontaire nous apparaît comme un acte de liberté. Il n’y a que lorsque nous sommes comme soumis à consommer, par nous, par le produit ou l’autre, que commencerait l’addiction ? Peut-être ?