Lorsqu’il rencontre une discontinuité, il tombe dedans. En quoi il n’est pas un obsessionnel appliqué à la recouvrir par la pensée, mais un être rigide par nécessité. Pour la première fois il vient d’apercevoir la berge et s’est arrêté avant : immobilisé par la force d’une blessure au pied, il a été, bien malgré lui, arraché à la continuité de ses activités professionnelles. Imperceptiblement au début, il a alors versé dans des anciennes habitudes : fixé sur l’ordinateur sans limite jusqu’à tard dans la nuit à visionner des films et à jouer compulsivement. Puis soudain, comme émergeant d’un rêve, il a reconnu l’aspiration qui d’ordinaire pouvait l’amener à « consommer ». Et il s’est arrêté. Au bord.
L’horreur de la coupure, soit de la castration, voilà ce que la consommation venait voiler… Tout en l’y précipitant. La castration : pas moyen d’y échapper si ce n’est au prix d’une chute : le refus de la castration réduit le sujet à déchoir… comme objet. Autre façon de dire qu’il a « l’objet dans la poche » (Lacan, discours aux psychiatres) Notre sujet réalise que sur ce bord de la coupure, face au non sens, il panique et s’y précipite. Une leçon dont il fera peut-être son profit à l’avenir…