Petite lettre qui occupe la place de l’image dans la relation à l’autre du miroir (a -> a’) dans un premier temps de l’enseignement de Lacan. Prend ensuite valeur de représentant de l’objet de la pulsion, objet partiel qui définit chacun, avec Freud, comme un pervers. Puis tel le préfixe privatif, décomplète l’ordre symbolique qui était comme le premier réel de Lacan. Il vient s’articuler, à la place du réel, à la chaine symbolique (S barré), représentant comme le référent dans le fantasme :
S’amincit par la suite à un simple point à l’intersection des trois dimensions symbolique, imaginaire et réelle. Distingue la position occupée, comme semblant, par l’analyste.
Le petit « a » est aussi bien un diamant comme un déchet, ça vaut aussi pour la place occupée par l’analyste.
Ce qui est impressionnant aussi avec la théorie lacanienne c’est que si un sujet vient à occuper la place de a, alors on a une configuration où le désir est absent. C’est peut-être ce qu’indique Lacan lorsqu’il écrit à Jenny Aubry (« Note sur l’enfant » dans Autres Écrits) et qu’il évoque l’enfant non pas représentant la vérité du couple familial mais qui « réalise l’objet a dans le fantasme ». Dans ce cas il n’y a pas cette sorte de rotule qui articule souplement le discours à l’objet perdu et cause le mouvement du sujet dans le monde, mais une soudure qui aliène littéralement, organiquement et physiquement, à cet autre dans le fantasme duquel ces sujets sont pris (on rencontre d’ailleurs de temps à autre des pères dans cette configuration, certainement des pères toxiques…) Sont-ils encore des « sujets » ? On voit qu’ils ont du mal à exercer leur responsabilité, au point parfois même de défaillir sur le plan juridique. Sont-ce nos patients ?