Boire, pour lui, c’est n’être plus un homme, redevenir un enfant, insouciant, Comme rangé des voitures.

Il n’aime jamais, n’a jamais aimé et, par toutes celles qu’il a eues, il s’est laissé choisir… Sauf quand celle-là lui résiste. Alors c’est la passion et il s’abîme dans l’idée que, n’étant pas tout, il est minable, un raté : moins que rien.

Il pensait que sa mère l’avait abusé. En paroles… mais quand même. Et : « J’ai eu une mère, pas une maman. » Et il prend la défense de celles qui sont abusées, s’identifiant à elles.

Abuser / être abusé, abolir / s’abolir, être tout / n’être rien… Voilà les termes inversés qui déterminent les battements infernaux de son être, entre l’infini et le zéro : entre l’orgueil, justement épinglé par les Anonymes, et sa cause : l’identification au déchet qu’il voile et désigne à la fois. Or ce sont précisément les termes alternatifs présents dans l’expérience de la drogue, des addictions en général dans ce qu’elles comportent de réalisations de l’infini et de la mort, subjective ou de l’overdose, comme l’exprime Eric Laurent dans son introduction à l’ouvrage de Luis Dario Salomone :  » l’expérience de l’addiction est aussi une expérience du chiffrage, d’une comptabilité devenue folle. Une répétition du même, une perception de l’éternité, un cercle infernal, un infini, une mort subjective… » (El silencio de las droguas, 2014, Grama Ediciones, Luis Dario Salamon, p. 15)