Source : Le Figaro.fr, 10 juillet 2014

Extraits :  » Alors que Rob Ford assurait avoir changé, plusieurs témoignages jettent le doute sur sa sincérité. L’édile se serait comporté de manière «destructrice» : cassant des objets, intimidant les pensionnaires et les empêchant de s’exprimer lors des sessions de thérapie. Rob Ford a-t-il vraiment changé en cure de désintoxication? Le doute plane sur la sincérité du maire de Toronto, revenu aux affaires en juillet après un mea-culpa déchirant. Plusieurs témoignages accusent l’édile d’avoir eu un «comportement destructeur» lors de ses deux mois de traitement pour dépendance à l’alcool et à la drogue. Citant trois sources, dont un patient et un soignant, le Toronto Star affirme que l’enfant terrible de la politique canadienne a été une «terreur» à la clinique de GreeneStone.

Ford a cassé des choses, s’est battu avec d’autres résidents», écrit le quotidien toujours à la pointe des scoops sur l’élu conservateur, y compris les vidéos où on le voyait consommer du crack. «Ford empêchait les gens de partager leurs histoires, ce qui est pourtant la clé de la désintoxication», poursuit le journal, «les autres patients étaient intimidés, ils se sentaient persécutés. Ford disait toujours qu’il n’avait rien à faire ici». Conséquence, le maire a été exclu de son groupe de thérapie ! Un conseiller particulier lui a été affecté pour conduire des entretiens en tête à tête. (…) Un collègue s’est même plaint sur le mode de l’humour noir « de n’être pas assez payé pour gérer un gars comme Rob Ford». 

Une huile qu’on aimerait ne pas avoir dans nos CTR. Mais que ne font ils des entretiens de préadmission ? À moins que la rehab autoritaire ne leur laisse pas le choix… Ce désert de clinique est en tout cas un vrai boulevard pour la folie : illustration bruyante de l’affirmation de Lacan selon laquelle « l’impossibilité éprouvée (à partir) du discours pulvérulent est le cheval de Troie (par) où rentre, dans la cité du discours, le maître qu’y est le psychotique. »*

* Lacan, Compte rendu du Seminaire L’Acte psychanalytique, Ornicar n 29, p. 22