Florence Vorspan est psychiatre au Csapa Espace Murger, hôpital Fernand-Widal à Paris. Elle est chercheuse au laboratoire de neuropsychopharmacologie des addictions, Inserm U705. Son interview au site de l’Association ASUD est très utile pour faire le point sur les espoirs de la recherche. Son style prudent et franc et sa conception bio-psycho-sociale classique donnent une image claire de l’état de la recherche dans le domaine : « La physiopathologie (les mécanismes du cerveau, ndlr) des addictions étant largement inconnue, les psychiatres et les addictologues sont toujours à la recherche de biomarqueurs (des trucs vus au microscope, ndlr) mesurables des maladies psychiatriques et des addictions…  »

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Un encadré sous l’interview fait néanmoins référence à une étude sur le polymorphisme du gène ALDH2, « gène qui participe à une des étapes de la dégradation de l’alcool. Dans sa forme mutée, ce gène donne une réaction d’intolérance lors des consommations d’alcool, notamment lors des premières consommations. Cette forme mutée (…) plus fréquente dans les populations asiatiques ». Ce fait clinique, cette idiosyncrasie de cause génétique, fait spéculer, par pure analogie, sur l’existence d’une causalité génétique à l’alcoolisme : comme si les non-alcooliques l’étaient par effet d’une sorte d’allergie à l’alcool… Une hypothèse bien faible en réalité.