Le Professeur Antoine Pelissolo, psychiatre, chef de service de l’hôpital Mondor, membre de l’AFTOC, est-il un représentant valable de l’Université française ? Oui, assurément, à le lire sur le site du Nouvel Observateur (2 mars 2014) ou sur son beau blog, commentant une « nouvelle-étude-très-sérieuse » qui a corrélé l’âge des pères avec la survenue de pathologies psychiatriques (dont « l’Addiction ») chez leurs enfants : il s’agit d' »une confirmation très importante que certains troubles mentaux ont réellement une base biologique », nous dit le professeur.

Et pourquoi une confirmation devrait-elle être « très importante » et pourquoi « ont réellement » ? Parce que ni cette étude, ni le professeur ne confirment en fait ni l’un ni l’autre. L’usage du conditionnel qui émaille l’article signe d’ailleurs le style de publicité pour la recherche neuro-psy dont il est un très bel échantillon. Le professeur doit donc user et abuser de force adjectif et adverbe pour faire avaler la pilule. Pour le professeur en effet, l’âge est uniquement un facteur biologique : avoir un enfant tardivement ne veut donc rien dire, dans l’ordre des significations humaines, et n’est lié à rien de ce qui conditionnera le style ou l’absence d’une quelconque transmission – autre que biologique – à l’enfant. La suite confirme le présupposé en question : « ce mécanisme n’est pas exclusif d’autres causes, qu’elles soient aussi héréditaires ou liées à l’environnement de vie » (lire : les facteurs déclenchants, épigénétiques, de stress… de la fragilité organique supposée) : rien sur la psychologie, la culture concernant… « ces maladies du cerveau ». Bref : père =spermatozoïde.

Ce que cette étude et son commentaire confirment en fait, c’est que :

– certaines opinions doivent plus au marketing qu’à la vraie science, plus à la rhétorique qu’à la rigueur de la pensée,

– que l’Université française sélectionne les meilleurs représentants de ce commerce,

– qu’il n’y a donc, à ce jour, toujours aucune preuve de l’organicité desdites « maladies mentales ».

Confirmation donc aussi, n’en déplaise aux esprits chagrins, aux incrédules et aux persifleurs, que la psychiatrie universitaire sert donc bien à quelque chose : merci monsieur le professeur !

 

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